Mariage turc : café salé, nuit du henné et autres traditions
Il fut un temps où les fêtes de mariage duraient 40 jours en Turquie. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, même si les turcs ont conservé les traditions et rituels de mariage inhérents à leur culture et pratiqués même au-delà de leurs frontières.
Chaque pays, chaque culture et chaque religion possède ses rituels de mariage, ses particularités avant, pendant et après la cérémonie. La Turquie ne déroge pas à la règle. Si les mariages turcs ne durent plus jusqu'à 40 jours comme autrefois, certains rituels et pratiques perdurent encore pour ce peuple à la double culture, musulmane et occidentale. Certes, les différences se font sentir selon la province d’origine et les turcs vivant à l’étranger ont adopté des rituels plus occidentaux. Cependant, il existe toujours à l’heure actuelle certaines coutumes et traditions incontournables du mariage turc, que l’on vive encore en Turquie ou que l’on fasse partie de la diaspora turque. En voici quelques-unes !
1. La demande en mariage, la cérémonie de promesse et le café salé
Comme dans de nombreux pays musulmans, la demande en mariage, appelée « Kiz Isteme » en Turquie, fait partie des rituels absolument inévitables avant même d’acheter les bagues de fiançailles.
Il faut savoir que si le père de la mariée n’est pas d’accord, le mariage pourra difficilement avoir lieu. Aussi, pour s’assurer de l’accord du père, les amoureux vont devoir respecter certaines pratiques et coutumes parfois plus importantes que la cérémonie de mariage elle-même.
Une fois le jour de la demande arrivé, le fiancé se rend au domicile de sa promise accompagné de ses parents et des membres masculins les plus âgés de sa famille. La coutume veut qu’il se présente avec des cadeaux peu onéreux : fleurs, chocolats, parfums, objets du quotidien,... et la demande se fait via le membre le plus âgé de la famille du fiancé.
Si le père accepte, une date de mariage est fixée durant la rencontre et si l’accord n’est qu’une formalité, la cérémonie de promesse appelée « Söz Kesmek » peut avoir lieu dans la foulée.
Celle-ci consiste en de simples bagues entourées d’un ruban rouge coupé par la mère de la fiancée, scellant l’alliance entre les deux familles et signifiant que la future mariée est prête à quitter la maison paternelle.
Enfin, durant cette visite, un café turc est servi aux convives par la fiancée. La coutume veut qu’elle ajoute du sel en (grande) quantité dans la tasse de son fiancé. Celui-ci devra boire sans sourciller le café salé, signe de son amour et de son engagement total envers sa fiancée !
2. Hammam, barbier et nuit du henné : les incontournables préparatifs
Les préparatifs de la cérémonie de mariage ont lieu la veille. La journée commence par un hammam de purification pour la fiancée, accompagnée des femmes des deux familles. De son côté, le futur époux part se faire beau chez le coiffeur.
Vient ensuite la nuit du henné connue sous le nom de « Kina Gecesi », une cérémonie réservée aux femmes et à laquelle seul le fiancé est autorisé à assister. Le visage de la mariée est recouvert d’un voile rouge et celle-ci reste les poings fermés en attendant que sa future belle-mère lui glisse une pièce d’or dans la main droite, signe de réussite et de prospérité. Ce rituel est nécessaire pour que la cérémonie puisse commencer.
On enduit de henné les mains et les pieds de la fiancée, tandis que son fiancé lui retire son voile rouge. Un geste qui marque la fin de sa vie de jeune fille. La soirée se poursuit et se termine en fête où tout le monde se retrouve, chante et danse en attendant le lendemain, jour du mariage.
3. Le jour du mariage : une longue fête qui commence dès le matin
Le jour de la cérémonie débute chez la future mariée qui se prépare pour le grand jour. Petit à petit, les invités arrivent. On fait souvent appel à un groupe de musiciens pour lancer la matinée et le quartier commence à s’animer de chants et de danses festives. Le futur époux vient chercher sa promise avec sa famille. Souvent, le père de la mariée noue un ruban rouge autour de la taille de sa fille, comme symbole de pureté de son enfant.
La première étape de la cérémonie peut ensuite commencer : il s’agit du mariage civil. Obligatoire chez les turcs, c’est lui qui scelle officiellement l’union. Il existe une tradition assez répandue (encore aujourd’hui chez les jeunes mariés turcs) qui consiste à se marcher sur le pied. En effet, une fois le « oui » prononcé, le premier qui marche sur le pied de l’autre gagne le droit d’être le chef de famille pour la vie !
Enfin, le mariage religieux reste une option et n’est pas obligatoire. Si les jeunes mariés en font la demande, celui-ci sera célébré en fin de journée par un Imam, juste avant la fête. Celle-ci pourra se prolonger tard dans la nuit et sera marquée par le « Taki », ce moment où les invités remettent à la mariée des bijoux, de l’or et de l’argent liquide avant de déposer d’autres cadeaux qui serviront dans sa vie future et celle de son époux.
La route est longue pour les amoureux turcs avant d’arriver à la lune de miel. Ce n’est qu’au retour de leur voyage de noces que les jeunes mariés démarreront officiellement leur vie de couple, après une visite obligatoire et incontournable chez les parents de la jeune femme.
Connaissiez-vous ces différentes coutumes et traditions du mariage en Turquie ? Amusantes et surprenantes à la fois, celles-ci font partie des plus importantes pour les familles turques et représentent les étapes clés de l'engagement des futurs époux.