Simka1000, c’est deux énergumènes qui, fièrement équipés de leurs six cordes, ont décidé de faire revivre la chanson française des Trente Glorieuses, un peu comme on retaperait une vieille voiture. Un qui se tient au volant prêt à mettre le contact, « Trois, quatre... », l’autre les deux mains dans le moteur qui trifouille à tout va, « Passe-moi la clé d’Fa ! ».

Ça cherche la mélodie, ça gratte les trois accords, ça tapote la caisse à outils pour se donner du cœur à l’ouvrage et, ça finit par trouver dans l’harmonie des guitares et des voix un air de déjà entendu qui fleure bon la chanson de Serge ou de Boris, celle d’Henri, de Claude ou de Nino. Ça pétarade un peu, parce qu’il faut bien remettre tout ça en route, mais à la fin, c’est les oreilles qui se régalent et les yeux qui pétillent.

Simka1000, au fond, c’est un petit voyage dans le temps d’avant les Yé-yé, quand le texte faisait du bien aux méninges et quand la musique était encore portée sur le swing des caves enfumées de la rive gauche. Un bout de périple sur la Nationale 7, l’autoradio à fond dans l’habitacle surchauffé d’une petite voiture française qu’on ne croise plus sur l’asphalte, certes, mais dont le souvenir a de beaux restes.