Le mariage de Stessy et Marine à Troyes, Aube

J-1 : C'est le grand jour des préparatifs. On doit mettre en place la salle, la décoration. J’ai de la famille qui arrivait le soir. Enfin ça y est, on est dedans ! Maman et témoin 1 venaient m’aider (parce que témoin 2 s’était cassé le pied 3 jours avant... Quand la poisse nous tient...). Arrivés à la salle, petite déception de me rendre compte que ce qui s’était passé la veille n’était pas un cauchemar, mais bon, le point positif, c'est qu'ils avaient quand même bien avancé sur la toiture et que du côté principal on ne voyait plus la bâche. Ils avaient remis les tuiles. C'était déjà ça... L'herbe n’était toujours pas tondue dans le parc, mais le propriétaire m'assure que ce sera fait... Pour la décoration de la salle, tout se goupillait plutôt bien, nous avions bien tout prévu et ça commençait à rendre comme je l’avais imaginé. A 11h, on avait fait le plus gros. Petit check-up de mon téléphone, un message du photographe : "Je suis désolé, j’ai un imprévu et je ne pourrai pas assurer votre mariage demain". J'ai dû me décomposer, puisque maman me dit "Qu'est ce qui se passe ?". Le photographe me lâche ! Le photographe me lâche ! Le photographe me lâche ! Non mais je n'y crois pas ! Bon allez, on arrête tout et on lance le plan au secours, on prend nos téléphones, on remue tout, on appelle tout le monde, il faut trouver un photographe pour demain ! Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps : par chance, avec témoin 1 (ma soeur), on a un copain d'enfance qui est photographe amateur, mais c’est sa passion et ça se voit. Elle est toujours en contact avec lui, elle l’appelle mais il bosse le lendemain... Et il dit qu’il la rappelle... 30 minutes plus tard, le téléphone sonne, c'est lui, et c’est bon, il s’est arrangé avec son patron, je n'en reviens pas, il s'est débrouillé pour être là. Il a 1h30 de route, du jour au lendemain, mais il sera là... Il me sauve la vie ! Le reste de la journée s'est déroulé sans incident, la salle était prête, à 23h nous rentrions à la maison et préparions la jument (eh oui, thème western et avec des chevaux à la maison, faire mon arrivée à cheval paraissait être une évidence...). A 1h30, allez, au lit ! Une mariée cernée, ce n’est quand même pas joli. Mais en théorie ça y est, on est le jour J.

Jour J : Bon, il faut avouer qu’on ne dort quand même pas très bien la nuit avant le grand jour. Et pas besoin de réveil, j'ai beau être une marmotte en temps normal, ce jour-là, à 7h j'étais debout, le pied ferme et les yeux bien ouverts. A 9h30, départ pour la coiffure et le maquillage (et mon photographe sauveur était bel et bien là). A 12h00, retour à la maison ! Magnifique ! Ça rendait encore mieux que pour les essais. Ça s'annonce bien. Mais bon, je sentais quand même bien que la tension commençait à monter : on était en plein dans les derniers préparatifs, les filles (maman et les 2 témoins) n'arrivaient pas à se préparer comme elles voulaient, Pitchoune (on a une fille de 2 ans) n’arrêtait pas de chouiner... Donc, je décide d'aller préparer la jument toute seule, tant pis si nous voulions le faire ensemble avec maman, je vais les laisser se préparer et ça me fera un peu de temps au calme et dans mon élément. Mais la jument était insupportable, elle n’arrêtait pas de bouger, des quantités énormes de taons lui tournaient autour, ce qui avait le don de l’agacer au plus haut point. Bon, pour le moment tranquille, c’était raté. 13h15 : je suis censée être dans 30 minutes devant la mairie, mais je n’ai toujours pas enfilé ma robe… Pas de stress. Tout le petit monde est presque prêt. Il fallait emmener Pitchoune dans sa voiture, parce que dans l’ordre, Monsieur arrivait en pick-up, Pitchoune arrivait dans le même pick-up que papa mais en miniature électrique, et moi j’arrivais à cheval. Pour le pickup de Pitchoune, on avait prévu le coup et on lui avait offert au Noël précédent, et elle adore son pick-up, donc aucun souci à se faire de ce côté-là, et bien non, pas ce jour-là ! Elle n'a jamais voulu monter dedans. Elle restait accrochée à Mamie et pleurait toutes les larmes de son corps. Allez, ce n’est pas grave, elle arrivera dans les bras de sa Mamie, on sait bien qu’on ne contrôle rien avec les enfants. 13h30 : J'avais eu l’info que Mr était en route pour la mairie. Pitchoune partait avec sa Mamie et son Papy. Il ne restait plus que moi, la robe était enfilée, la jument dans la rue, il fallait réussir le plus délicat : grimper dessus ! Allez, on s'était entrainées, on savait ce qu'il fallait qu'on fasse, mais c'est vrai qu’elle ne tenait pas en place, les taons n'arrêtaient pas de lui tourner autour et elle en avait ras le bol. Aller 1, 2 et 3, je mets mon pied dans l'étrier. Témoin 2 tient la jument, Témoin 1 tient la traine de la robe pour la passer sur la croupe de la jument et que je ne me prenne pas dedans. C'est bon je suis dessus ! Mais là, j’entends, je sens un choc, le temps s'arrête, je me retourne et la vois voler, elle a pris un coup : en voulant chasser un taon, la jument a mis un coup de sabot et c'est ma soeur qui se l’est pris ! Je la vois allongée au milieu de la route, elle geint, et me dit qu’elle ne sent plus ses jambes. Et Témoin 2 qui n’ose pas lâcher la jument, je lui hurle dessus d’aller l’aider, d’appeler les pompiers ou qui elle voulait, de faire ce qu’elle voulait mais de faire quelque chose. A ce moment-là, honnêtement, je ne savais plus quoi penser. Quelle sottise d'avoir voulu arriver à cheval, c'était mon idée et on était tellement focalisées sur la robe qu'on en a oublié notre sécurité... Et j'entends ma soeur qui dit à Témoin 2 : « Allez, remets-moi debout, si j’arrive à rester debout, ça va aller ». Elle la remet debout, je vois bien qu’elle serre les dents, mais elle me dit : « allez, on a un mariage ! ». On avait bien 700 mètres à faire à pied pour aller à la mairie. Maman nous rejoint en cours de chemin, elle voit nos mines dépitées et nous dit : « allez, vous soufflez un coup et vous vous reprenez ! ». Et nous voilà en route pour la mairie (un peu en retard, certes et avec 2 témoins estropiés, mais on y est...).

Je sais ce que vous vous dites : « oh la pauvre, elle a eu un mariage catastrophe ! ». Mais non, je vous rassure : les avant mariage ont été.... Compliqués... Mais tout le reste a été juste... Magique... Mon arrivée : Je tourne à l’angle de la rue de la mairie, accompagnée de mes 2 témoins et là, je vois tout le monde. Ils ont tous joué le jeu, des dizaines de cowboys sont dans la rue... Bienvenue au Far West ! Et au milieu de tout ça, celui qui deviendra mon mari dans quelques minutes s’avance vers nous. Je pense qu’il n'a jamais été aussi beau. A quelques mètres de la foule, je descends tant bien que mal de mon cheval, j'aurais préféré être plus proche des gens, mais vu l’état d’énervement de la jument, autant ne pas prendre plus de risques. Maman m’emmène un peu à l'écart car ma robe est pleine de taons coincés dans le tulle (on en retire 6 ou 7), mais je crois que je n’y faisais même plus attention, on y était... Je le retrouve, lui, mon futur mari, il m’attend au milieu de la rue, beau comme un prince, il m'embrasse et me serre dans ses bras en me disant que je suis magnifique. Et nous faisons les quelques mètres qui nous séparent de l’assemblée ensemble. L'émotion commence à monter, la pression à redescendre et les larmes commence à couler... On y est... Après les embrassades... Ça fait beaucoup de bisous, une bonne centaine d'invité. Nous voilà partis pour la cérémonie à la mairie. Un discours très touchant de Monsieur le Maire, habillé en Shérif pour l'occasion lui aussi, 2 grands oui sont prononcés et nous voilà mari et femme ! Puis l'Eglise, une arrivée au bras d'un papa cowboy qui restera légendaire à mes yeux. Une cérémonie simple mais émouvante. Et voilà pour les parties officielles du mariage. C’est fait ! Il ne reste plus qu'à faire la fête ! Un vin d'honneur dans un pré du village, des ballots de pailles en guise de décoration, des petits fours et verrines à tomber par terre, un fond musical (country bien sûr) et une borne photo à impressions instantanées pour l'animation... Début du vin d'honneur : 16h. Fin : 19h. Photo de groupe au passage. C’est parti pour 25 minutes de route pour se rendre à la salle du repas (et des hébergements). Un cortège monstrueux qui nous a valu le droit de passer à la radio : attention bouchon sur la Nationale. Arrivés au "Village Western" installation des invités dans les hébergements, et à 20h, entrée dans la salle et début du repas. Au menu : entrée 1 : foie gras - entrée 2 : cassolette de Saint-Jacques - granité (équivalent du vin d'honneur avec sorbet citron et champagne) - plat : ribs caramélisés, chili con carne et frites (il fallait bien rester dans le thème) - plateau de fromage - dessert : pièce montée en chocolat et pièce montée en chou, salade de fruit frais et mignardises. Animations : magicien en close up pendant les 2 entrées - spectacle d'hypnose après le plat - lâcher de lanternes entre le fromage et le dessert. Et on changeait de table à chaque plat, on avait une petite table roulante que l’on déplaçait, ce qui nous a permis de profiter du repas et des invités. Ouverture de bal avec Papa puis Monsieur le Marié juste après le dessert, et le dancefloor est restée actif jusqu’à 6h du matin ! Le lendemain : petit-déjeuner collectif entre 9h et 11h. A 11h, chasse au trésor, 13h buffet campagnard pour se remettre de tout ça.

Un week-end chargé autant en activités qu’en émotions, qui restera gravé dans nos mémoires pour toujours ! Défi réussi ! Tout le monde a adoré et on en parle encore 2 mois après. Certains se diront peut-être, et sa soeur ? Ma soeur a serré les dents tout le week-end car elle souffrait beaucoup d’un genou, mais elle a été présente du début à la fin et s’est donnée à fond. Elle n’a pas pu marcher pendant 1 bonne semaine : derrière, elle avait un muscle arraché et un écrasement du ménisque mais tout est rentré dans l'ordre. Et en conclusion, comme quoi il ne faut jamais désespérer, ça a beau très mal démarrer, notre mariage a été le plus beau jour de ma vie, en particulier grâce aux personnes qui nous entourent, mes parents, ma soeur et toutes nos familles et amis. Donc, toujours y croire et garder espoir...